Grandes moustaches blondes qui trempent dans le verre quand Riton boit une bière, crâne chauve souvent couvert d’une casquette à la gavroche, bien bedonnant, yeux bleus rieurs… Riton a le physique d’un ouvrier du XIXème siècle tout droit sorti d’un roman de Zola. Le XIXème siècle, il le fait revivre par ses chansons populaires et engagées accompagné de cet instrument fascinant qu’est l’orgue de barbarie.
« Tout s’est inventé en matière sociale au XIXème siècle », lance Riton : là, c’est l’ancien étudiant en socio à Vincennes qui parle.

Ce parisien a fait mai 68 et défile volontiers auprès des anarchistes le 1er mai. La rue, c’est là aussi qu’il a commencé sa carrière de comédien et de mime : « quand tu commences, tu sais pas trop où aller, alors j’ai beaucoup fait la rue au début. Et puis un jour, un type m’a dit d’aller voir au Vieux Belleville dans le XXème… », se souvient Riton. « Maintenant, je n’ai plus besoin de démarcher, c’est les patrons qui viennent me demander de jouer chez eux. »

C’est comme cela qu’il a commencé à se produire dans les bistros, parce que naturellement, ce n’est pas un endroit qu’il fréquente : « j’étais pas tellement bistro, je cragnais un peu les poivrots », avoue-t-il. Maintenant, dans les établissements où il joue, il connaît les clients comme s’il était le patron. Exemple chez Lili et Marcel dans le XIIIème : « Il y a le gérant de la laverie d’à côté ou bien cet architecte qui habite au-dessus du bistro, c’est un type de droite alors je le charrie avec mes chansons engagées ! », raconte Riton en regardant les clients.

Il a 150 chansons à son répertoire, de La vie en rose à la Chanson de Craonne, sa préférée : « C’est une chanson contre la guerre qui a été interdite dès sa sortie ; elle a été composée par des poilus dans les tranchées. Elle est mal écrite, mal versifiée, mais elle raconte vraiment quelque chose. Quand on écoute les paroles, on a des frissons », explique Riton les yeux pétillant.

Il chante, s’arrête et atterrit souvent à la table des clients curieux de ce personnage, Riton la manivelle, qui fait un carton depuis 15 ans dans quelques bistros de Paris.
   

 

Riton est président de l'association "Ritournelles et manivelles" qui regroupe des musiciens et chanteurs de rue.

Ses buts sont la promotion, la défense, la gestion de l'art populaire traditionnel et de ses interprètes (chanteurs de rues, spectacles vivants) utilisant orgue de barbarie ou tout autre instrument de musique traditionnel, activités se déroulant en plein air ou en salle.

Cette association a été créée pour sauvegarder cette tradition populaire, défendre les artistes populaires, démarginaliser ce métier mais aussi favoriser les rencontre et les nouvelles amitiés !

Visite le site de Ritournelles et Manivelles et retrouve toutes les informations de notre association.